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      L’Amérique latine, ce sont selon l’astucieuse invention du journaliste Marcel Niedergang, vingt territoires américains, de langue espagnole pour 19 d’entre eux et portugaise en ce qui concerne le Brésil. La définition est arbitraire comme toutes les définitions. Mais elle a le mérite de couvrir la totalité de l’espace qui intéresse l’association ALMAA.


L’Amérique latine en effet c’est cet espace géographique du prétendu Nouveau monde qui a été colonisé par les Etats ibériques d’Europe du XVIème siècle aux premières décennies du XIXème. Peuplé il n’était donc ni vierge, ni nouveau. Mais il est vrai que les peuples originaires ont été progressivement déplacés politiquement, et humainement par de nouveaux arrivants. Ces migrants attirés par les rêves de puissance et de richesse, étaient européens. Ils ont été suivis par d’autres vagues plus diversifiées venues des mondes arabes, orientaux et extrêmes orientaux. Ces migrants ont été aussi africains, brutalement déplacés par la traite négrière, ce commerce dit triangulaire mis en place par les puissances coloniales européennes.


      Le résultat en 2015 est sans aucun doute celui d’un monde nouveau. L’Amérique latine est un sous-continent métissé par les violences et les hasards de l’histoire. Les plus optimistes en ont fait une marque de convivialité collective et identitaire. Le métissage des corps et des cœurs reste pourtant encore un horizon souhaitable plus qu’un vécu effectif. Afro-américains, et « indiens » si mal nommés, sont parfois et même souvent victimes de discriminations dans leurs pays respectifs.
La diversité est la règle. Mais il s’agit d’une diversité particulière à chacun des pays. L’Argentine est marquée par des origines espagnole et italienne. Au Brésil la moitié de la population se définit africaine. En Bolivie les électeurs ont donné le pouvoir en 2006 à un président qui a restitué les valeurs autochtones. Ailleurs en Argentine, au Brésil, en Equateur, des « Turcs », c’est-à-dire dans le jargon latino-américain des Syriens et des Libanais, là , à Cuba, au Pérou, des Chinois, ou encore au Brésil des Japonais, et au Chili des Palestiniens, ajoutent une touche de complexité au tableau.


La surface et la population, le développement de l’économie, les pratiques religieuses et culturelles, les amitiés historiques, fragmentent un peu plus cet immense sous-continent. Le Salvador est grand comme la Suisse, alors que 16 France entreraient dans l’espace brésilien. Le Honduras est un pays pauvre, la Bolivie est un pays en développement, le Brésil est un pays émergent. L’Argentine et la Colombie sont des terres de football. Cuba et le Venezuela pratiquent davantage le base-ball.


     Le sentiment d’appartenance collective doit donc être nuancé. Même les points communs sont bien réels. Les 20 territoires ont été colonisés par deux pays européens voisins, de langue latine et de religion catholique. Ils ont revendiqué leur indépendance à peu près au même moment, entre 1810 et 1825. Pendant plus d’un siècle et demi cette indépendance a été plus formelle que réelle. Economie et fiances, ressources naturelles ont été contrôlées en effet par des puissances extérieures, l’Angleterre au XIXème siècle, et les Etats-Unis au XXème.

 

L’aspiration à une indépendance complète a poussé les 20 Amérique latine à rechercher, avec des succès divers, des alliés de contournement : la France républicaine un temps, l’Italie fasciste, l’Allemagne nazie, l’Union soviétique à d’autres époques. La Chine et l’Inde aujourd’hui. La fin de la guerre froide en 1990, et les circonstances nouvelles de l’économie mondiale leur ont donné cette opportunité à l’aube du XXIème siècle. La plupart des pays d’Amérique latine l’ont saisi pour affirmer leur présence au monde et leur intention de nouer des relations majeures et apaisées avec les anciennes puissances coloniales et d’influence. Ils ont aussi lancé des ponts inédits en direction de l’Afrique, et du monde arabe.


C’est dans cet esprit, dans le respect des identités de chacun, qu’ALMAA, veut s’efforcer d’apporter sa pierre à cet effort de triangulation entre Afrique, Amérique latine et Europe.

Att.

 

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